- croupière
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• 1155 crupiere; de croupe1 ♦ Longe de cuir que l'on passe sous la queue d'un cheval, d'un mulet, et qui, fixée au bât, empêche celui-ci de remonter sur le garrot. ⇒ culeron.2 ♦ Loc. fig. Tailler des croupières à qqn, lui susciter des difficultés, des embarras; faire obstacle à ses projets. « Je crains que Laurence ne nous taille encore des croupières ! » (Balzac).croupièren. f. Partie du harnais passant sous la queue du cheval, du mulet, etc., rattachée à la sellette par-dessus la croupe.⇒CROUPIÈRE, subst. fém.A.— Élément du harnachement des animaux de selle et de trait (Équidés), qui passe sur la croupe de l'animal, et se rattache en arrière au culeron et vers l'avant, par une courroie, à la selle, au bât, etc. Une selle anglaise, ornée de têtière, de croupière et de martingale (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 207). Mon frère aîné, tenez la bride du cheval; mon frère cadet, soutenez la croupière (MÉRIMÉE, Guzla, 1827, p. 239). Signalons parmi les principaux dols [dans la vente des chevaux] (...) la mise en place d'une fausse queue attachée à la croupière (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 247).— P. méton. Partie de la croupe où passe la croupière. Le limonier, suant du mors à la croupière (HUGO, Contempl., t. 2, 1856, p. 125).♦ [Avec transfert aux pers.] Pop. Derrière :• 1. Lorsque la mort l'attrapa,Elle ferma sa paupièreEn dansant de la croupièreSans dire meâ culpâJ. RICHEPIN, La Chanson des gueux, 1876, p. 129.— Loc. fig. Tailler des croupières à quelqu'un. L'attaquer rudement, le mettre à mal (comme celui qui fait fuir l'ennemi et coupe la croupière de son cheval); p. ext. susciter des obstacles à quelqu'un, mettre en danger. (Quasi-)synon. mettre l'épée dans les reins :• 2. ... il y a autour du roi Théodose toute une camarilla plus ou moins inféodée à la Wilhelmstrasse dont elle suit docilement les inspirations et qui a cherché de toutes façons à lui tailler des croupières.PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 461.Rem. Cette expr., en gén. considérée comme arch. et littér., est enregistrée par les ouvrages décrivant l'arg. à la fin du XIXe s. (RIGAUD, Dict. arg. mod., 1881, p. 358; MERLIN, Lang. verte troupier 1888, p. 34; BRUANT 1901).B.— P. anal., MAR. ,,Grelin ou cordage quelconque servant à amarrer l'arrière d'un navire ou d'une embarcation à un quai ou à un bâtiment voisin`` (GRUSS 1952).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Écrit sans accent ds Ac. 1694-1740. Cette dernière éd. écrit cependant croupiére dans le texte de son article. Étymol. et Hist. 1160-1174 crupiere « longe de cuir passant sous la queue du cheval » (WACE, Rou, II, 3942 ds KELLER, p. 220b); 1616 [impr. 1633] tailler des croupières (Comédie des Proverbes, acte I, scène 6, Anc. théâtre fr., IX, 25). Dér. de croupe; suff. -ière. Fréq. abs. littér. :15. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 318. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 405. — LEW. 1960, p. 212. — ROG. 1965, p. 94.
croupière [kʀupjɛʀ] n. f.ÉTYM. V. 1160, crupiere; de croupe.❖1 Longe de cuir que l'on passe sous la queue d'un cheval, d'un mulet… et qui, fixée au bât, empêche celui-ci de remonter sur le garrot. ⇒ Harnais; bacul, culeron, trousse-queue. || Mettre une croupière à une selle. || Serrer la croupière d'un cheval.0.1 J'avais tourné autour du monstre (un cheval), dont la robe gris fer, parcourue de longs frissons, ne présageait rien de bon, hésitant à choisir telle bride ou telle croupière, m'empêtrant dans les martingales, les colliers, les sellettes.A. Blondin, les Enfants du bon Dieu, p. 112.♦ Par métonymie. Endroit de la croupe où se fixe la croupière.♦ Par ext (en parlant d'une femme). Croupe, fesse. || Remuer la croupière.2 ☑ Loc. vieillie. (1616). Tailler des croupières à qqn (par allus. aux cavaliers qui en poursuivent d'autres d'assez près pour couper à l'épée les croupières des chevaux), lui susciter des difficultés, des embarras; faire obstacle à ses projets.1 Les ennemis, pensant nous tailler des croupières (…)Molière, Amphitryon, I, 1.2 Je crains que Laurence ne nous taille encore des croupières !Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 577.3 (…) avec des coups de main arrogants et maladroits, avec des enthousiasmes et des paniques, que les Allemands conçurent l'idée de vous tailler des croupières.Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 238 (1934).3 Par anal. Mar. ⇒ Croupiat. — ☑ Loc. Mouiller en croupière : mouiller par gros temps en jetant une ancre par l'arrière.❖HOM. Croupière, fém. de croupier.
Encyclopédie Universelle. 2012.